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Mieux diagnostiquer le cancer du sein

20 novembre 2008

Caroline Dubois

Des chercheurs du Laboratoire de génomique fonctionnelle de l'UdeS ont découvert de nouveaux marqueurs moléculaires qui faciliteront le diagnostic du cancer du sein. Cette découverte majeure apparaît en manchette de la revue scientifique Cancer Research, publiée le 15 novembre.

Cette étude, menée par plus de 20 chercheurs hautement qualifiés de la Faculté de médecine et des sciences de la santé dont plusieurs œuvrent aussi au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, ouvre la voie à une meilleure évaluation des traitements du cancer du sein.

«Jusqu'à présent, les pathologistes établissent le diagnostic d'un cancer du sein en évaluant les tissus prélevés par observation», précise le directeur de cette recherche, le professeur Sherif Abou Elela, du Département de microbiologie et d'infectiologie. «Grâce aux 41 nouveaux marqueurs moléculaires associés spécifiquement au tissu mammaire, on pourrait déterminer de façon plus précise si un prélèvement par biopsie est composé de cellules cancéreuses ou normales.»

Le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue et la principale cause de décès chez les femmes de moins de 50 ans. L'identification de marqueurs moléculaires en vue d'améliorer le diagnostic et le pronostic de cette maladie est donc cruciale.

Un test de dépistage basé sur l'ARN

Les 41 marqueurs moléculaires créent un patron associé au cancer du sein, explique le professeur Abou Elela : «En ayant recours à ce patron, le diagnostic deviendra éventuellement un simple test moléculaire automatisé qui pourra être comparé d'un hôpital à l'autre. Ce test fournira beaucoup plus de précisions sur le type de tumeur, sur son degré d'agressivité et sur la biologie de la tumeur. En bout de ligne, l'objectif est d'arriver à établir un diagnostic le plus rapidement possible, puis le traitement approprié.»

Le chercheur ajoute qu'avant d'être en mesure d'offrir ce test en milieu clinique, il faudra élargir les recherches et étudier un nombre plus important d'échantillons.

«Depuis 2006, nous travaillons sur une nouvelle plateforme d'analyse en génétique moléculaire de l'ARN, une technologie de criblage développée à l'Université de Sherbrooke qui permet d'étudier la variation des gènes», explique le professeur Abou Elela. Entièrement robotisée, la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke permet aux chercheurs d'étudier à haut débit l'expression des différentes formes spécifiques des gènes appelées variants d'épissage, qui sont des ARN. Les recherches de l'équipe sherbrookoise ont permis d'identifier de nombreux gènes dont les différentes formes pourraient être impliquées dans la transformation d'un tissu normal en tissu cancéreux.

Créé en 2003, le Laboratoire de génomique fonctionnelle s'intéresse à l'analyse d'un ensemble de gènes liés au cancer. Les projets de recherche, sous la direction scientifique du professeur Sherif Abou Elela, mènent à la production d'une série de marqueurs associés au cancer, ce qui permettra de développer des outils diagnostiques. Relié au Département de microbiologie et d'infectiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, le Laboratoire est financé par Génome Canada, Génome Québec, l'Université et les Instituts de recherche en santé du Canada.